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L’économie circulaire

Veille réglementaire

L’ADEME définit l’économie circulaire comme un « système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en permettant le bien-être des individus ».

L’économie circulaire propose donc un nouveau modèle par rapport au modèle linéaire actuel (Extraire > Fabriquer > Distribuer > Consommer > Jeter).

 

Schéma du modèle linéaire d'utilisation et de consommation de la matière.

Pourquoi ?

Tout d’abord parce que le modèle linéaire est un grand consommateur de ressources. L’extraction de ressources (telles que biomasse, combustibles fossiles, métaux, minerais métalliques et non métalliques) a ainsi plus que triplée en cinquante ans (INEP & IRP, 2019).

Ces ressources vont servir à fabriquer des produits qui vont être distribués, parfois très loin de leur lieu de production, être consommés, en quantité ne répondant pas toujours à un réel besoin, et finir en déchets, souvent bien avant d’avoir atteint leur durée de vie maximale.

Et toutes les étapes, de l’extraction à la gestion de la fin de vie, vont demander de l’énergie, des ressources qui sont limitées et vont générer des pollutions qui vont avoir un impact sur la qualité des écosystèmes et la santé humaine.

 

Comment

L’économie circulaire vise à réduire la consommation des ressources et les impacts, optimiser l’usage et retenir la valeur le plus longtemps possible.

Cette notion de rétention de valeur est clairement illustrée dans la « Value Hill » (Achterberg, Hinfelaar, & Bocken, 2016). Dans la phase « pré-usage », la création de la valeur se fait de l’extraction jusqu’à la distribution et à chaque étape, la valeur s’ajoute pour atteindre son maximum au sommet qui correspond à la phase d’usage. Puis vient la phase « post-usage » dans laquelle le produit va peu à peu perdre sa valeur.

Pour conserver la valeur et diminuer la consommation de ressources et les impacts dans la phase « pré-usage », l’éco-conception, l’utilisation de matériaux recyclables, biosourcés et locaux par exemple vont jouer un rôle important.

Dans la phase d’usage, la maintenance, la réparation, les plateformes de partage et les systèmes Produit Service par exemple vont permettre d’allonger cette phase et de maintenir la valeur du produit à son maximum.

Dans la phase de « post-usage », le réemploi, le reconditionnement, la refabrication et le recyclage par exemple vont permettre de récupérer de la valeur à différentes étapes du cycle de vie.

 

Schéma reflétant le concept de la value hill.

La « Value Hill » (adaptée du concept développé par Circle Economy, Nuovalente et TU Delft)

 

Cette représentation de l’économie circulaire en boucles plus en moins longues a également été développée par la Fondation Ellen MacArthur (EMF) et sera reprise par l’Institut National de l’Economie Circulaire (INEC). Cette représentation distingue deux types de cycles : le cycle biologique et le cycle technique. La consommation n’intervient que dans le cycle biologique au sein duquel les ressources sont régénérées avec ou sans intervention humaine. Dans le cycle technique, l’usage remplace la consommation et les ressources sont récupérées ou restaurées (EMF, 2015).

Selon EMF, l’économie circulaire est fondée sur trois principes :

  1. La préservation et le développement du capital naturel : ceci implique la dématérialisation des services à chaque fois que cela est possible, l’utilisation de technologies ou de procédés utilisant des ressources renouvelables ou avec un meilleur rendement et la création de conditions favorables à la régénération.
  2. L’optimisation de l’exploitation des ressources : ceci implique d’éco-concevoir les produits en vue de leur refabrication, reconditionnement et/ou recyclage, de privilégier les boucles courtes, d’allonger la durée de vie et d’intensifier l’usage notamment avec le partage.
  3. L’identification et l’élimination des externalités négatives : ceci implique de réduire les dommages causés aux besoins humains (alimentation, santé, habitat par exemple) et de maitriser les externalités liées à l’utilisation des terres, de l’air de l’eau, le changement climatiques et le rejet de substances toxiques
Schéma représentant l'économie circulaire.

L’ADEME, quant à elle, propose une représentation de l’économie circulaire couvrant 3 domaines d’action .

  • La production et l’offre de biens et services
  • La demande et le comportement des consommateurs
  • La gestion des déchets en privilégiant le recyclage

Et s’appuyant sur 7 piliers

L’approvisionnement durable qui concerne le mode d’exploitation/extraction des ressources visant une exploitation efficace des ressources et recouvre les éléments relatifs aux achats privés et publics.

L’éco-conception qui vise dès la conception d’un procédé, d’un bien ou d’un service, à prendre en compte l’ensemble du cycle de vie en minimisant les impacts environnementaux (jusqu’à 80% des impacts environnementaux sont déterminés lors de sa conception !)

L’écologie industrielle et territoriale (EIT) qui constitue un mode d’organisation interentreprises par des échanges de flux ou une mutualisation de besoins. Elle vise à optimiser les ressources sur un territoire via une approche systémique

L’économie de la fonctionnalité et de la coopération (EFC) qui consiste à fournir des solutions intégrées de services et de biens reposant sur la vente d’une performance d’usage ou d’un usage et non sur la simple vente de biens.

La consommation responsable qui doit amener l’acheteur à effectuer son choix en prenant en compte les impacts environnementaux à toutes les étapes du cycle de vie du produit (biens ou service). Ceci passe par l’information du consommateur, l’évolution des comportements de consommation pour consommer mieux, moins et de façon collaborative !

L’allongement de la durée d’usage par la réparation, le réemploi ou la réutilisation

Le recyclage qui vise à utiliser les matières premières issues de déchets.

Schéma représentant l'économie circulaire.

Pour résumer

L’économie circulaire propose une approche :

  • Systémique
  • Inspirée de la nature (dans la nature pas de déchets !)
  • Régénérative
  • Qui préserve la valeur (des composants, des matériaux, des produits) le plus longtemps possible
  • Qui limite le gaspillage des ressources, la production de déchets et les impacts environnementaux
  • Qui permet une création de valeur découplée de la consommation de ressources finies
  • Qui encourage de nouvelles relations entre les acteurs économiques, les associations, les collectivités

Bibliographie / Sources:

Achterberg, E., Hinfelaar, J., & Bocken, N. (2016). Master circular business models with the Value Hill. Circle Economy, Utrecht.

ADEME https://expertises.ademe.fr/expertises/economie-circulaire

Ellen MacArthur Foundation Economie Circulaire https://archive.ellenmacarthurfoundation.org/fr/economie-circulaire/concept

Global Resources outlook 2019, Natural Resources for the future we want https://www.resourcepanel.org/reports/global-resources-outlook